MAIS QUI ÉTAIT YÉSHOUA (JÉSUS)?
Tout le monde a entendu parler de lui. Depuis 2000 ans il fait partie du paysage culturel, historique et religieux de nos pays européens et occidentaux. Chacun a sa petite idée sur Jésus, basée sur des stéréotypes, des aprioris, des ouï-dire, des légendes et des traditions. Pour certains, il était un personnage né en Israël et qui revendiquait être le Messie tant attendu par les Juifs. Pour d’autres il n’était que le fils du charpentier, et pour d’autres, un « prophète » (comme il y en eut tant d’autres). Pour d’autres encore il était et il est carrément Fils de Dieu et le Sauveur de l’humanité…
Selon la tradition, il serait né un 25 décembre. Voir mon article sur ce sujet. La Bible nous dit qu’il est né à Bethléem de Judée. Ses parents étaient Juifs et donc lui-même l’était aussi. Et ce n’est pas par hasard que Dieu l’a envoyé dans ce monde en tant que tel car pour correspondre aux prophéties concernant le Messie, il devait être Juif et naître à Bethléem de Judée et nulle part ailleurs, sinon il n’aurait jamais pu être le Messie que les Juifs attendaient et aucun Juif ne l’aurait reconnu comme tel.
Il existe des ouvrages, notamment « Jésus rendu aux siens: Enquête en Terre sainte sur une énigme de vingt siècles » de Salomon Malka qui remet Jésus - Yéshoua de son vrai nom, qui veut dire Yéh (Dieu) Shoua (sauve) - dans son contexte historique, culturel et même biblique. Je vous conseille aussi le livre de Rivi Litvin que ma femme et moi avons connue en Israël « Presenting Jesus, the Son of Israel, A Jewish commentary on the Gospels Volume » Dans ces deux livres (et dans bien d’autres), on découvre un Yéshoua qui semble ne rien avoir en commun avec le « Jésus » que l’Église et les artistes nous présentent : un petit bébé tout mignon, emmailloté dans une mangeoire, entouré par un bœuf et un âne qui le réchauffent… Un bébé qui, dans l’esprit de beaucoup, n’a jamais grandi, vu que chaque année, depuis sa naissance, il est resté bébé. En réalité c’est pour ça qu’on aime un bébé : il ne parle pas, il ne fait que sourire, il est mignon et il attire la sympathie. On ne veut pas d’un adulte qui pourrait avoir des paroles désagréables comme celles qu’il a prononcées envers les Pharisiens : « Race de vipères, tombeaux blanchis… » (Matthieu 23). Un bébé est vulnérable. Il dépend des adultes, il est à leur merci. Mais une fois adulte, le bébé devient indépendant et il a sa propre opinion. Est-ce que dans notre esprit Jésus est celui qui reste le bébé que nous aimons car nous le contrôlons ? Ou est-il plutôt celui qui nous dit ce que nous devons faire et nous choisissons de nous soumettre à sa volonté ?
Né d’une maman juive et dans une famille juive, il a grandi à Nazareth dans le nord d’Israël, en Galilée, un endroit bien connu pour ses habitants un peu bourrus et manquant d’éducation vu qu’ils étaient soit agriculteurs ou pécheurs sur le Lac de Galilée. On ne sait pas grand-chose de son enfance, ni de son adolescence. La Bible ne nous en parle pas.
Mais ce qu’on sait avec certitude, c’est que comme tout enfant juif, il a été circoncis à l’âge de 8 jours (Luc 2 :21), selon le commandement (Lévitique 12 :3) et puis après la « purification rituelle » qui dure 33 jours, « Joseph et Marie l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur… » (Luc 2 :22). Il s’agit clairement d’une « présentation » du bébé à Dieu et non pas d’un « baptême »… Concernant son enfance, il est presque certain que son père lui apprenait le métier de charpentier et qu’il devait certainement être robuste pour faire ce lourd travail. Il nous est dit qu’il se rendait « comme chaque Shabbat, à la synagogue de Nazareth » (Luc 4) et que, bien entendu, il a été élevé dans l’étude de la Torah, comme tout garçon Juif. C’est ainsi que les Évangiles nous montrent qu’il connaissait de nombreux passages de « l’Ancien Testament ». Il les citait de mémoire vu qu’il n’existait pas de livres à cette époque comme nous les connaissons aujourd’hui. A l’âge de 12/13 ans, il nous est dit que ses parents sont montés avec lui à Jérusalem pour observer l’une des trois fêtes de pèlerinage (Pessakh (La Pâque), Shavouot (La Pentecôte) et Soukkot (La Fête des Tabernacles), selon le commandement qu’on trouve dans Deutéronome 16 :16. Et chose étrange, il disparaît. Ses parents, qui avaient déjà pris la route pour retourner en Galilée, reviennent sur leurs pas et le trouvent dans le Temple de Jérusalem, en train de parler avec les spécialistes de la Loi (la Torah) (Luc 2 :41-51) Cela peut sembler bizarre sauf si on sait que, jusqu’aujourd’hui, tout garçon juif qui atteint l’âge de 13 ans doit faire ce qu’on appelle sa « Bar Mitzva » (il devient le « Fils du Commandement » et il devient responsable devant Dieu). À cette occasion, le jeune garçon va lire un extrait de la Parasha de la semaine (la péricope, passage biblique, ou plus largement une section d’un texte biblique, sélectionné pour la lecture liturgique ou la méditation durant une semaine donnée.) Il est donc évident que Yéshoua était en train de discuter avec ces spécialistes de la Loi, de ce passage de la Torah.
En ce qui concerne son aspect physique, aucun dessin, aucune peinture ne nous est parvenu qui pourrait nous donner une idée à quoi il pouvait ressembler. Mais l’image d’un Jésus blond aux yeux bleus qui nous est souvent présentée dans des films ou même certaines œuvres d’art, est très loin de la réalité. En effet, ses ancêtres (notamment Abraham, Isaac et Jacob) provenaient de la Mésopotamie (l’Irak d’aujourd’hui) et ces personnes ont un aspect « sémite » au teint brun, aux yeux brun foncé et aux cheveux noirs.
Et lorsqu’il entre dans son ministère, à l’âge de 30 ans, on pourrait se demander pourquoi a-t-il attendu si longtemps ? La réponse est que selon la tradition juive, un homme n’est pas mûr avant cet âge et que jusqu’aujourd’hui, un rabbin ne peut pas prendre ses fonctions s’il n’a pas atteint cet âge. Selon les psychologues, notre cerveau atteint sa maturité à l’âge de 30 ans, mais ce n’est généralement pas l'âge de la pleine maturité pour un homme, car le cerveau met plus de temps à se développer complètement.
En se présentant à Jean-Baptiste, Yéshoua suit la tradition juive qui veut que quand on s’engage à servir Dieu, on doit d’abord passer par le mikvéh (bain rituel) qui symbolise la purification, par exemple, avant d’entrer le vendredi soir dans le jour saint, le Shabbat.
Une fois entré dans son ministère, il est certain qu’en tant que Juif qui observait les commandements de l’Éternel, il portait notamment les צִיצִת (tsitsits) (franges rituelles qui pendent aux quatre coins des vêtements des hommes, selon Nombres 15 :38 et Deutéronome 22 :12). Il faut noter que dans le grec, le mot pour cette frange est κρασπέδου (Kraspédon). Et on trouve ce mot dans Matthieu 9 :20 où il nous est parlé de cette femme qui avait une perte de sang depuis de nombreuses années et qui a touché le bord (κρασπέδου) de son vêtement et a été guérie.
De plus, il portait ce qu’on appelle les « phylactères » (petits boitiers en cuir contenant un parchemin) pour observer le commandent « 8 Tu les attacheras à tes mains comme un signe et ils seront comme une marque entre tes yeux.” (Deutéronome 6).
Yéshoua a été crucifié comme des milliers d’autres Juifs ont été crucifié par les soldats romains.
Lorsqu’il est né, les « mages » ont demandé « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ? » (Matthieu 2 :2). Et à la fin de sa vie terrestre, on a placé un panneau au-dessus de sa tête sur lequel il était écrit en trois langues (pour que tout le monde comprenne le chef d’accusation, selon la coutume romaine) : « Yéshoua de Nazareth, le Roi des Juifs » (Jean 19 :19).
De la crèche à la croix et pour toujours il est le « Roi des Juifs » !
Luc HENRIST
6 septembre 2025
“Si ta vie ne tient plus qu’à un fil, assure-toi que ce soit la frange de son vêtement!”