Reportage d’Envoyé spécial: «Évangéliques, un succès pas si angélique?»
France 2 a diffusé le jeudi 25 septembre 2025 un reportage intitulé : «Évangéliques, un succès pas si angélique?».
Ce reportage a créé un tollé parmi certains évangéliques qui se sont sentis « visés »… Certains en sont arrivés au point de dire qu’ils sont « persécutés » comme si on pouvait comparer une critique à la télévision avec les persécutions de millions de chrétiens dans le monde qui sont torturés, emprisonnés et tués… Cela me rappelle la levée de boucliers qui a fait suite à la déclaration de Gérald Darmanin le 2 février 2021 sur les évangéliques en déclarant qu’ils sont un « problème très important ».
Aurions-nous droit à une nouvelle tempête dans une tasse de thé ?
Personnellement, j’ai trouvé que ce reportage était assez équilibré car je pense que si la journaliste avait voulu démonter tout le système évangélique, elle aurait certainement pu avancer des témoignages, des scandales, des procès… car il y en a…
Si on est sincère, il faut avouer que chez les évangéliques, comme dans tout mouvement, il y a du bon, du moins bon et du mauvais. Il est évident que ce qui se passe, notamment dans ces “mégas” églises est une copie (bonne ou mauvaise) de ce qui se fait aux USA, et que le christianisme est devenu un spectacle de masse qui réunit des personnes pour se divertir aux sons tonitruants d’instruments de musique, où l’accent est mis surtout sur le fait d’être ensemble comme on l’a entendu au cours de ce reportage. Cela me donne l’impression que c’est un spectacle où les gens en crise d’identité ou de mal-être viennent se retrouver avec d’autres personnes tout en gardant leur anonymat dans la foule, comme cette belge qui roule plus de 4 heures pour aller assister au “culte” auquel il faut s’inscrire, comme pour assister à un spectacle pour avoir une place…
De plus, le leader/pasteur est vraiment adulé comme une grande vedette. Il utilise des techniques de “coaching” ou de leadership qui sont parfois intellectuelles ou même basées sur des concepts psychologiques pour souvent manipuler les gens avec des émotions et des sentiments.
Au niveau doctrinal, là aussi, si la journaliste s’y connaissait un peu, elle aurait pu parler des dérives telles que l’Évangile de la prospérité notamment, qu’on retrouve souvent dans ces églises hyper-charismatiques. Sans parler, évidemment de l’absence d’Israël en tant que peuple ou même en tant que pays dans l’enseignement. La « Haftarah » de ce samedi (texte tiré des Livres des Prophètes (Nevi'im) qui est lu publiquement dans les synagogues le shabbat) contient ce verset: “L'Éternel aime jalousement son pays, et il épargne son peuple.” (Joël 2:18) et je me suis demandé si c’est un verset qu’on entend dans nos églises? Finalement, je me suis rappelé que pour appeler Balaam à la raison, Dieu a utilisé une ânesse. Et à travers ce reportage, il a peut-être utilisé à son insu, cette journaliste, pour appeler l’église à se remettre en question, à “s’examiner soi-même” comme le dit Paul pour se débarrasser de ce qui n’est pas vraiment de Dieu mais simplement une façon moderne/charnelle/humaine de concevoir le christianisme…
Il est étonnant de savoir que selon le calendrier juif (biblique) nous sommes entrés dans une nouvelle année (Rosh Hashana) 5786 lundi passé au soir (le 22 septembre 2025), pendant que les nations étaient réunies à New York, pour faire comprendre aux Juifs qu’elles préfèrent prendre position pour les Palestiniens que pour les Israéliens. Selon la Bible, à Rosh Hashana, on entre dans dix jours de repentance qui culminent à Yom Kippour (le 2 octobre), jour de jeûne et de prière s’il en est… Est-ce que Dieu appellerait donc aussi les évangéliques à se joindre à cette prière de repentance pour ses propres péchés et ses manquements?
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Luc HENRIST
26 septembre 2025
